Que veut dire « être bien dans sa peau » quand on « est dans son sport » ?

Contexte sociale. Les changements contextuels notables et rapides induits par le confinement pandémique COVID-19 ont modifié la façon de s’alimenter et de pratiquer physiquement (Brooks et al., 2020); avec comme conséquence la fermeture des clubs de sport, les contraintes d’une sédentarité imposée par le télétravail, une pratique non institutionnalisée. Dès lors, les manifestations comportementales (crises de suralimentation, exercices physiques excessifs, etc. ; (Philippou et al., 2020; Schlegl et al., 2020)) et pondérales (prise de poids pour 50% de la population et ce jusqu’à 2,5 kg en moyenne ; (Flaudias et al., 2020)) sont apparues. Dans ce contexte, les récentes pesées collectives pratiquées par des éducateurs physiques en milieu collégial posent réactualisent une question centrale dans le sport : Que veut dire « être bien dans sa peau » quand on « est dans son sport » ?

Contexte scientifique. Le sport, par sa logique interne de dépassement de soi (Queval, 2001), implique une diversité de corps singuliers et prononcés du plus léger au plus lourd, du plus sec au plus musculeux, et ce dans une logique de la production d’un corps-machine (Foucault, 1975). Le « couple forme et poids corporels » forme ainsi le véhicule de la performance sportive. En ce sens, la notion d’acceptation de son corps et de son Soi se pose avec force car ce processus de transformation corporel à des fins de performance pour aboutir à des « corps abîmés » (Butnaru et Le Breton, 2013) peut possiblement mener à un trouble perceptuel. Le corps du sportif devient ainsi, un « idéal inatteignable » (Cash, 2002), toujours imparfait à ses yeux.

Objectif. Dans cette présentation du Loricorps, les notions de perturbation d’image du corps, de dysmorphobie et d’estime de soi physique seront clarifiées pour positionner le trouble perceptuel (Cash, 2002 ; Fox et Corbin, 1986). L’émergence de manifestations relatives à ces troubles comme les attitudes et les comportements alimentaires dysfonctionnels ainsi que les comportements addictifs à la pratique sportive sont explicités (Monthuy-Blanc et al., 2010 ; Monthuy-Blanc et Bonanséa, 2013, Ouelle et Monthuy-Blanc, soumis). Enfin, l’approche transdisciplinaire sera exposée pour guider les interventions tant au niveau préventif que clinique (Monthuy-Blanc et al., 2016).

Est-ce pour vous ?
  • Professeurs et chercheurs
  • Professionnels du milieu sportif
  • Intervenants auprès d’athlètes
  • Étudiants en management du sport
  • Parents de sportifs
Mots-clés :
  • Trouble perceptuel
  • Exercice physique excessif
  • Attitudes et comportement alimentaire dysfonctionnels
  • Transdisciplinarité

 

Invitée : Johana Monthuy-Blanc, Ph.D.,

Professeure titulaire au Département Sciences de l’éducation | Université du Québec à Trois-Rivières et Chercheur régulière du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal

 

Références issues du Loricorps :

Ouellet, M. et Monthuy-Blanc, J. (soumis) Quand bouger n’est plus synonyme de santé : une recension des traitements de l’exercice physique pathologique en troubles des conduites alimentaires. Annales Medicopsychologie.

Probst, M., Monthuy-Blanc, J., & Adamkova M., & Hausenblas, H. (2014). Eating disorders and physical activity: A complex relationship. In M. Probst & A. Carraro (Eds) In M. Probst & A. Carraro (Eds). Physical activity and mental health. A practice-oriented approach (pp. 117-123). Italia, IT: Edi ermes.

Monthuy-Blanc, J., & Bonanséa M. (2013). Eating disorders in athletes. In M. Probst & A. Carraro (Eds). Physical activity and mental health. A practice-oriented approach (pp. 103-116). Italia, IT: Edi ermes.

Monthuy-Blanc, J., Maïano, C., & Therme, P. (2010). Prevalence of eating disorders symptoms in non-elite ballet dancers and basketball players: An exploratory and controlled study among French adolescent girls. Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, 58, 415–424.